La Banque de France a publié en février 2013 son enquête annuelle sur la typologie du surendettement au 31 décembre 2011. Nous venons par ailleurs de prendre connaissance des statistiques au 31 mars 2013.
Statistiques au 31 mars 2013
Au 31 mars, la France comptait 778 000 ménages ou personnes physiques recensés comme étant en état de surendettement contre 747 000 un an plus tôt.
Le montant moyen de leur endettement était de 44,4 K€, les seules dettes financières pesant pour 33,3 K€.
Les prêts immobiliers ne sont présents que dans 10 % des dossiers concernés. Ce n’est donc pas à une situation comparable à celles qu’ont connues les États-Unis que nous avons à faire, mais bien àune situation endémique que nous avons plusieurs fois évoquée et que l’enquête typologique de la Banque de France démontre parfaitement.
Typologie du surendettement
La société moderne porte en elle deux maux : la désolidarisation et la solitude.
La crise en a accentué deux autres : la pauvreté et le chômage.
• Près des 2/3 (64,2 %) des personnes surendettées vivent seules (célibataires, veufs ou divorcés).
• Près de la moitié (47,6 %) sont sans travail, soit qu’elles n’ont pas de profession soit qu’elles sont au chômage.
• Près de 80 % (78,5 %) ont des ressources inférieures à 2 000 € mensuels, et parmi elles 48 % inférieures au SMIC et 10,7 % inférieures ou égales au RSA.
Conséquemment, plus de 80 % des dossiers offrent une capacité de remboursement infime. Parmi eux, plus d’un sur deux présente une capacité de remboursement totalement nulle.
Le surendettement est-il causé par le prêteur ou par la crise, par la banque ou par une société qui éclate et isole ? La réponse est dans la question, à l’évidence.
C’est pourquoi, si l’encadrement des abus a été nécessaire (la loi Lagarde y a concouru quoiqu’à contretemps), ce n’est pas en affaiblissant le crédit aux personnes physiques que la consommation repartira et tirera la croissance, dont on sait qu’en France elle trouve moins qu’ailleurs sa source dans les exportations.
Si la vérité française ne se trouve pas dans la pratique américaine fondée chez les particuliers sur un fort endettement et une épargne faible, elle ne se trouve pas non plus dans l’idée pernicieuse que s’endetter est pêcher.
Source Banque de France