Alors que les entreprises restent à ce jour sous perfusion des dispositifs d’aide mis en place par le gouvernement, le réveil risque d’être difficile dans les mois à venir…
Certes, le volume des défaillances d’entreprises de 2020 est le plus bas enregistré depuis 30 ans. Pour le moment, les dispositifs de prêt Garantit par l’Etat, moratoire fiscal, chômage partiel, ou encore fond de solidarité pour les TPE mis en place par le gouvernement permettent aux entreprises et en particulier aux plus petites de traverser la crise, maintenir leur activité et préserver l’emploi en attendant la reprise.
100 000 défaillances d’entreprises en 18 mois
Economistes, analystes financiers, fédérations et autres syndicats professionnels sont cependant unanimes et s’attendent tous à une forte augmentation de la sinistralité en 2021 et 2022. « Nous traversons actuellement une période de grand calme avant une tempête qui, sur le front des défaillances d’entreprises, risque d’être sans précédent, précise Charles Battista, Président de la FIGEC. Dans les 18 mois à venir, ce sont en effet près de 100 000 entreprises qui pourraient mettre la clé sous la porte, emportées par les conséquences de la crise sanitaire sur leur activité ».
Favoriser le dialogue et la transparence
Et pour cause. En 2021, la plupart des entreprises n’auront d’autres choix que de payer leurs charges fiscales et sociales de 2020, rembourser aux banques leur reports de crédits voir leur PGE (pour celles qui ne feront pas le choix de l’amortir), tarissant peu à peu leur trésorerie. Certes, le gouvernement pourrait décider d’un abandon de créances fiscales pour permettre aux entreprises les plus impactées par la crise de ne pas sombrer définitivement. Mais l’état ne peut pas tout. Les banques, sociétés de médiation financière, experts comptables, commissaires aux comptes, chambres de commerce et d’industrie ou encore le médiateur des entreprises ont également un rôle important à jouer. « Leur proximité terrain et leur expertise en font des interlocuteurs de choix pour aider les entreprises à tenir la barre dans le contexte actuel, poursuit Charles Battista. Il leur revient notamment de les conseiller sur les différentes procédures de conciliation existantes susceptibles de leur accorder un délai supplémentaire pour financer leur besoin en fond de roulement et relancer leur activité, ou encore de les aider à maintenir ou restaurer le dialogue avec leurs fournisseurs. En ces périodes troubles, il est plus que jamais indispensable de jouer la carte de la transparence avec ses partenaires financiers ».
(Point de vue)